Venise s’expose au Grand Palais

Invitation au voyage…

Venise ne laisse personne indifférente ! On aime ou pas mais quand on aime, la seule évocation de ce nom fait rêver. Alors on court au Grand Palais voir cette exposition pleine de promesses sur Venise, les arts et l’Europe au XVIIIe siècle !

L’exposition est organisée en 7 parties : la République de Venise, la musique, les arts décoratifs et l’art de vivre, les arts, la diaspora des artistes vénitiens en Europe, le mythe de Venise et la chute de la République.

On y est accueilli par un portrait en pied d’un procurateur de la Cité des Doges, plus haut magistrat de la République. D’emblée, on saisit la puissance et le pouvoir de cet homme dans son habit rouge. Et on se rappelle – ou on y apprend – que Venise était à la fois une cité et un état, mais surtout une République depuis le Moyen-âge, système original pour l’époque. République dont l’organisation complexe permettait néanmoins de concentrer le pouvoir entre les mains de quelques grandes et anciennes familles vénitiennes et d’éviter une dérive monarchique. Au sommet du pouvoir, le Doge assure une fonction représentative, sans réel pouvoir. Au XVIIIe siècle, Venise est donc une République, en paix, sans ambition territoriale, encore riche malgré un déclin économique, qui vit au rythme de ses fêtes, de ses concerts et de son carnaval.

Portrait de Daniel IV Dolfin, procurateur de Venise

On se promène au milieu des sculptures, des costumes, des meubles, des marionnettes, éléments de l’art de vivre des riches Vénitiens. Parmi lesquels quelques pièces remarquables : le costume du Procurateur, une porte chinoise en bois peint, une commode vénitienne. Néanmoins, on reste un peu sur sa faim, la promesse semblait plus riche.

Pour ce qui concerne les peintures, l’exposition dresse un panorama des tendances de l’époque.

Une grande partie est consacrée à la diaspora des peintres vénitiens partis travailler en Europe. Trop importante pour moi. On comprend l’importance diplomatique des commandes passées par des souverains ou amateurs fortunés d’Angleterre, d’Allemagne, de France ou d’Espagne. Et malgré tout le talent de ces peintres vénitiens expatriés, a-t-on envie de voir les allégories de Tiepolo, de Pellegrini ou encore de Ricci, pour n’en citer que quelques uns, qui décorent les plafonds des églises ou des palais européens ? Pour ma part, non. Juste Venise, rien que Venise !

Mais ne soyons pas trop sévères. Venise est bien là. On la retrouve avec un immense plaisir avec les vedutes (paysages ou scènes de vie, riches de minutieux détails, qui restituent l’atmosphère, l’architecture de la ville et les coutumes des habitants) de Francesco Guardi, Canaletto, Giambattista Tiepolo…, les scènes d’intérieur de l’élite vénitienne de Pietro Longhi sans oublier les peintures de saltimbanques, de Polichinelle – personnage de la commedia dell’arte – ou les scènes de carnaval de Giandomenico Tiepolo, fils du précédent.

Ridotto in Venice – 1750 Pietro Longhi
Polichinelle et Saltimbanques – 1790 Giandomenico Tiepolo

En conclusion, cette exposition est une belle balade dans la Venise du XVIIIe siècle. On peut y passer 3 heures ou la parcourir très rapidement. La commissaire de l’exposition présente l’événement comme une invitation à aller à Venise. L’objectif est atteint : on a très envie d’y aller ou d’y retourner très vite !

Exposition Eblouissante Venise 

Au Grand Palais jusqu’au 21 janvier 2019.

Le Grand Palais est sur le parcours de La voie royale. Téléchargez le circuit incontournable La voie Royale sur le site Circuits Parallèles

 

Publié le 18 octobre 2018