La Bibliothèque nationale de France

Ce week-end (Journées du Patrimoine 2018 – 15 et 16 septembre 2018), toutes les portes – ou presque – des monuments nationaux s’ouvrent aux communs des mortels. On peut choisir de visiter le palais présidentiel ou les hôtels particuliers ministériels si l’on n’est pas découragé à l’avance de patienter de longues heures. Mais d’autres endroits sont tout aussi intéressants… sans file d’attente ! C’est le cas de la Bibliothèque nationale de France (BnF), site Richelieu.

La BnF est en travaux depuis plusieurs années mais le chantier se fait par zone, ce qui laisse accessible une grande partie des bâtiments. Dès l’entrée, nous savons que la Salle ovale ne pourra pas être visitée mais peu importe, il reste beaucoup à voir et notamment la salle Labrouste.

Si vous connaissez la bibliothèque Sainte-Geneviève (en face du Panthéon, Paris 5e), ce nom ne vous est pas inconnu. Henri Labrouste en est l’architecte. En 1850, Labrouste en a terminé à la bibliothèque Sainte-Geneviève. Cette réalisation lui a ouvert les portes de la notoriété. En 1854, il est nommé architecte de la Bibliothèque impériale (qui deviendra nationale en 1870) pour la restructurer et l’agrandir. Son projet prévoit, entre autres, la nouvelle édification de la salle de lecture et du magasin central, espace de stockage autrefois interdit aux lecteurs.

Les travaux en cours ne doivent pas vous empêcher de venir visiter cette bibliothèque. La salle Labrouste, construite entre 1860 et 1866, est un chef d’œuvre. Et le fait est qu’elle est vraiment magnifique !

Ici, les lecteurs doivent être passionnés par leurs sujets de lecture pour ne pas passer leur session sur place, le nez en l’air, à admirer les coupoles de style byzantin et les colonnes ; à détailler les peintures, les dorures, les médaillons, les chapiteaux qui ornent cette salle, sans oublier les 40 000 livres qui tapissent les murs latéraux.

Comme à la bibliothèque Sainte-Geneviève, aucun mur porteur ne gêne la vue panoramique de la salle. Ce sont les 16 fines colonnes de fonte qui remplissent ce rôle très élégamment.

Parmi les autres originalités ou curiosités du décor, les poêles en fonte conçus par Labrouste sur le pourtour de la salle ; ils offraient autrefois un chauffage d’appoint grâce à la tuyauterie installée sous les pieds des lecteurs et dans laquelle circulait l’eau chaude. Les abat-jour en opaline verte ont été installés en 1924, lors de l’électrification de la bibliothèque. Les tables et leur sous-main peint en noir sont d’origine.

Au fond de la salle, 2 immenses caryatides marquent la séparation d’avec le magasin central. Créé en 1865 par Labrouste, c’était un espace fonctionnel de stockage, interdit aux lecteurs. Maintes fois remanié, il est aujourd’hui ouvert au public et offre quelques places de lecture.

Le magasin général

Vestige de l’année 1935, le système pneumatique qui permettait un échange rapide entre les lecteurs et le personnel chargé de la réserve. Remplacé par des « tuyaux » plus modernes qu’on appelle informatique, il n’est plus utilisé mais vaut le coup d’œil. Peut-être que l’expression « c’est dans le pipe » vient de là ?…

Le système pneumatique

La salle Labrouste et le magasin central accueillent depuis 2017 la bibliothèque de l’Institut national d’Histoire de l’Art (INHA).

La zone rénovée de la BnF – site Richelieu se visite les jeudis à 15h30 et les samedis à 17h30 – 58 rue de Richelieu, 75002 Paris
Renseignement pratiques : http://www.bnf.fr/fr/la_bnf/anx_visites/a.visite_richelieu.html

 

Profitez de cette visite pour découvrir les passages couverts du quartier :

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Et pour un autre jour, si vous avez envie de découvrir la bibliothèque
Sainte-Geneviève :

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Ces deux circuits sont à retrouver sur notre site Circuits Parallèles.

Publié le 26 septembre 2018